SÃO PAULO

SÃO PAULO
SÃO PAULO

São Paulo est la plus grande agglomération du Brésil (9 480 427 habitants en 1991 et 15 199 423 pour la région métropolitaine «Grand São Paulo») et la deuxième d’Amérique latine après Mexico. Depuis le début de son expansion au XIXe siècle, São Paulo est la capitale économique du pays; après avoir centralisé la production du café, il est devenu le point d’attraction des richesses minières de l’arrière-pays. Centre industriel le plus important de la Fédération, São Paulo groupe un cinquième des ouvriers brésiliens; son taux de croissance démographique reste extrêmement rapide, et c’est le foyer le plus influent du développement économique du Brésil. Située à 50 km de l’océan Atlantique au-delà de la serra do Mar, sur un plateau à 800 m d’altitude, cette puissante cité symbolise la richesse et le succès. Elle est la capitale de l’État de São Paulo, qui renferme à lui seul plus de la moitié de l’emploi industriel du pays.

Une situation géographique favorable

Fondée en 1554, un peu avant Rio de Janeiro, la capitale pauliste resta longtemps une petite ville. Pourtant, son site avait été choisi en raison du climat très sain du plateau (moyenne en janvier, le mois le plus chaud, 18,6 0C; de juillet, 13,8 0C). Sa position est remarquable: si la descente jusqu’à l’océan se fait le long d’un relief vigoureux, vers l’intérieur s’ouvre toute une série de voies aisément praticables qui ont fait de ce site un carrefour privilégié. Tout d’abord, le rio Tieté voisin, navigable pour les petites embarcations, est relié à la vallée du Paraiba qui communique aisément avec le Mato Grosso et ses richesses minières, et avec la prospère région de l’ancienne capitale Rio de Janeiro. Ainsi, à partir de São Paulo, on peut contourner la serra da Mantiqueira par les deux extrémités, et cela fut précieux pour puiser dans les réserves du Minas tandis que les relations avec le plateau occidental favorisaient, aux temps coloniaux, le passage du bétail. Il en est résulté la construction d’un réseau de voies ferrées et de routes étoilées qui, à leur tour, ont attiré de nombreuses industries rayonnant maintenant tout autour de la ville.

À sa position géographique, São Paulo doit deux autres avantages successivement exploités; la production d’énergie et la culture de la canne et du café. La proximité de reliefs montagneux a permis le développement important de l’énergie hydro-électrique, surtout le long de la serra do Mar: la première usine fut inaugurée en 1901 et devint le ferment d’une industrialisation puissante, efficace et sans cesse croissante.

Pourtant, c’est une autre richesse qui détermina l’essor urbain. Alors que l’intérêt prédominant des Portugais pour les mines au XIXe siècle n’avait pas beaucoup affecté la petite ville, l’attrait exercé par certaines cultures dans le territoire pauliste fut à l’origine d’un nouvel enrichissement: il s’agit tout d’abord de la production de canne à sucre dans la vallée du Paraiba et dans les environs de Campinas et d’Itu, mais c’est surtout le café qui fit la fortune pauliste. Favorisée par ce climat de haut plateau, la culture du café fut entreprise au milieu du XIXe siècle autour de Campinas qui, en 1886, rivalisa ainsi un moment avec São Paulo (41 000 habitants dans la première ville et 48 000 dans la seconde), mais la situation géographique de São Paulo lui assura la victoire: le réseau ferroviaire facilita le transport des récoltes et l’accès au port de Santos. À mesure que la culture du café se développait dans l’intérieur, la prospérité du marché urbain croissait. Ainsi, dès le début du XXe siècle, São Paulo était déjà le centre de cette partie du territoire brésilien, attirant sans cesse de nouveaux immigrants. Ces étrangers ne se montrèrent pas seulement actifs et dynamiques dans le commerce, dans la banque, dans l’entreprise, mais ils créèrent aussi un artisanat habile qui devint l’ancêtre de la grande industrialisation.

Ce développement se marque par l’explosion démographique: en 1872, on ne comptait encore que 31 000 habitants, mais, entre 1890 et 1900, le chiffre monta brusquement à 240 000; ce fut l’époque de la «ville italienne» et la croissance ne s’arrêta pas là: 579 000 habitants en 1940, plus de 5 millions en 1972 et plus de 12,5 millions en 1980 dans l’agglomération. L’ancienne capitale, Rio de Janeiro, était dépassée: elle comptait 30 p. 100 de l’industrie brésilienne en 1907 contre 16 p. 100 pour l’État de São Paulo, et sa population quadruplait au cours de la première moitié du XXe siècle; pendant le même temps, celle de São Paulo faisait plus que décupler tandis que la valeur ajoutée industrielle devenait quatre fois plus élevée que celle de Rio.

Cette expansion démographique naturelle est favorisée par le climat. São Paulo a le plus faible taux de mortalité de toutes les grandes villes du Brésil. L’apport de l’immigration a été, lui aussi, déterminant (un tiers de la population pauliste en 1920). Les migrants venant des autres États constituent plus de la moitié de la population. Si ces afflux sont actuellement ralentis, ils ont joué un grand rôle dans l’industrialisation de la cité mais aussi dans la multiplication des favelas .

São Paulo naquit sur une petite colline offrant une position défensive sur l’interfluve qui sépare le rio Tieté, au nord, du rio Pinheiros, à l’ouest. À mesure que la ville croissait, elle s’étendit autour de cette crête centrale, envahissant une portion de plateaux coupés par de profondes vallées. On a donc des quartiers tour à tour sur le sommet des collines, dans le fond des vallées, et il a fallu tantôt percer des tunnels, tantôt construire des viaducs. Pourtant, aucun obstacle majeur ne se dressait et le plan a une forme concentrique assez régulière. Pour favoriser les communications, surtout au cours de la période 1938-1945, de larges avenues, des boulevards circulaires, des places furent tracés à travers l’espace urbain. Des travaux importants permirent de rectifier le cours du Tieté et de récupérer une partie de la plaine naguère inondable.

Le centre de la ville, avec sa cathédrale, la multiplicité des banques, des grands magasins et des bureaux, se dresse sur la colline historique. Naguère composée de petites maisons de type colonial entourées de jardins, la ville pauliste comporte maintenant des gratte-ciel qui occupent les anciennes parcelles, réduisant les rues étroites du centre à l’état de couloirs. Vers l’est, ce centre des affaires est aéré par le parc Dom Pedro II, tandis que, vers l’ouest, les édifices culturels et commerciaux se prolongent vers la place de la République. Ainsi, le cœur de la ville a une orientation sensiblement est-ouest. Tout autour se situent les quartiers résidentiels et les faubourgs industriels. Grâce à la construction de nombreux ponts sur la vallée, l’urbanisation a même envahi la rive nord du rio Tieté, tandis que, sur le plateau, au sud et à l’ouest, les collines promises à la construction sont rapidement dénudées; des routes sont tracées, des lotissements préparés, et la spéculation foncière en tire de gros profits.

Prédominance de l’industrie

D’après l’Atlas du Brésil (1966), l’industrie pauliste employait plus de 650 000 personnes: les textiles en utilisaient environ 20 p. 100; la métallurgie, 15 p. 100; les produits alimentaires, 10 p. 100; la construction de matériel de transport et de télécommunications, 10 p. 100; les constructions de matériel électrique et électronique, les constructions mécaniques et les nombreuses autres fabrications caractéristiques d’une vaste cité industrielle se partageaient le reste.

Si les sièges sociaux et un certain nombre d’ateliers et d’usines raffinées se trouvent dans la ville même, c’est surtout dans les faubourgs que se concentre presque toute l’industrie. Les fameux A.B.C., qui désignent les municipes de Santo André, São Bernardo et São Caetano, sont caractérisés par l’industrie qui s’est développée surtout après 1930. Aux textiles et à l’industrie céramique s’ajoutent la métallurgie, la construction électrique, l’industrie chimique et pharmaceutique. Une nouvelle phase de développement spectaculaire a commencé après 1950 avec l’implantation de l’industrie automobile, connaissant une haute prospérité et entraînant à sa suite l’industrie du caoutchouc et de diverses pièces détachées. São Bernardo a même été surnommé le «Detroit brésilien» (Volkswagen). La population, qui a plus que décuplé entre 1950 et 1980, atteint à cette date 430 700 habitants. Les échanges de travailleurs entre São Paulo et les faubourgs A.B.C. sont constants. Après 1935, d’autres quartiers ont vu se développer l’industrie chimique (à São Miguel Paulista) ou la cellophane, les textiles, les articles en cuir, les constructions mécaniques (à Guarulhos). Ainsi s’est formé tout un complexe de travail relié à des villes dortoirs, unies elles-mêmes entre elles grâce à l’achèvement d’un anneau ferroviaire périphérique, et s’appuyant sur la puissance financière de la cité qui a bénéficié de nombreux investissements étrangers. São Paulo domine également d’autres villes industrielles voisines comme Campinas, Sorocaba. Cet essor industriel est permanent. En 1970 a été achevé un puissant complexe pétrochimique à Cubatao. Depuis 1984, la centrale hydraulique d’Itaipu, alimentée par le plus grand barrage réservoir du monde, fournit de l’énergie à des entreprises gouvernementales du Brésil et du Paraguay. Un gazoduc est mis en construction à partir de 1995, depuis la Bolivie vers São Paulo et Rio Grande do Sul.

La puissance économique de São Paulo repose en majeure partie sur le port de Santos (trafic 23,5 millions de tonnes en 1980) avec lequel elle est très bien reliée et qui, après avoir été longtemps le premier port brésilien pour les exportations, est au troisième rang actuellement. Le café joue un grand rôle dans ce trafic. Le trafic actuel est constitué pour 62 p. 100 par des importations alimentant les besoins des grandes industries locales.

Parmi la population active du Grand São Paulo, 40 p. 100 des personnes sont employées dans l’industrie et la construction, 59 p. 100 dans le secteur tertiaire, dominé par les services administratifs, devant le commerce, la banque et la finance, et les transports. Métropole régionale, São Paulo exerce son influence sur le Sud, le Paraná, une partie de l’État de Santa Catarina, au détriment de Porto Alegre; vers l’ouest, elle tend à s’infiltrer jusqu’au Paraguay et à la Bolivie, et, au nord, elle domine toute la partie méridionale du Minas Gerais.

São Paulo
ville du Brésil, la plus import. du pays, cap. de l'état du m. nom; 10 099 090 hab. Princ. centre économique et industriel du Brésil.
Archevêché. Université. Musée des beaux-arts.
L'essor de la ville (fondée en 1554) a commencé à la fin du XIXe s., avec la culture du café.
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São Paulo
état du Brésil méridional (le plus peuplé), sur l'Atlantique; 247 898 km²; 32 091 000 hab.; cap. São Paulo.
Le climat, tropical, est tempéré en altitude. La région centrale a un sol propice aux cultures; élevage bovin. Le sous-sol contient de la bauxite.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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